J’ai tout mon temps.


Wat Phnom, approximativement entre 1 heure et 3 heures de l’après midi. Le ballet incessant des chinois devant le petit temple en contrebas venus libérer un oiseau pour les anciens puis apporter une fleur de lotus blanche à Bouddha sont bien là, actifs comme toujours. Les bâtons d’encens sont serrés entre les mains, tenus droits devant le visage à mi-hauteur, signe de respect pour une personne ou un être de rang supérieur. Le mouvement gracieux de leur tête, leur agenouillement si particulier dans le brouillard d’encens rendent ce moment magique.

Wat Phnom, brouillard en sérénit

2 heures ? 3 heures ? J’ai rendez-vous avec un homme d’affaires cambodgien et je suis là, à Wat Phnom, en haut de la colline de Phnom Penh à regarder des donations à Bouddha. Vite, je dois me dépêcher, je vais être en retard. Vite…

Il y a très peu de pendules à Phnom Penh et c’est tant mieux. Il n’y pas beaucoup de calendrier non plus. On suit celui de la lune, mais tentez de savoir auprès d’un cambodgien quel jour nous sommes… Le cycle de la lune a 28 jours, un mois de notre calendrier en a 30 ou 31, rien ne correspond et pourtant on vous expliquera dans les salons de massage sérieux que chaque jour correspond à un organe, et que celui-ci mérite un traitement particulier quand c’est son jour.

Les pendules sont inutiles à Phnom Penh : le soleil guide le visiteur. Lorsqu’il passe derrière Wat Phnom, la nuit est proche (pour nous environ 45 minutes). On le sait, c’est tous les jours toute l’année à peu près au même moment.

Je ne porte plus de montre depuis 5 ans. Je sais à peu près l’heure qu’il est à la lumière. Je sais qu’au Cambodge le jour dure environ 12 heures. Mais ici, maintenant à Wat Phnom, j’ai perdu mes repères.

Au retour en France, je suis déstabilisé : je quitte un rythme régulier pour re-comprendre qu’à cette latitude, le jour n’est jamais le même. Et au mois de juin, c’est plus de 16 ou 17 heures. Je ne comprends pas. Je dois me coucher alors qu’il fait jour. Je dois dîner alors qu’il fait jour. Et il y a une demie-heure de soleil en moins en un mois.

Et puis je dois me presser, aller toujours plus vite, ne pas « perdre » mon temps. Je suis en décalage.

Retour à Wat Phnom. Je serai certainement en retard à mon rendez-vous. Je stresse et je porte un regard sur les gens qui m’entourent. Ils ont tous des engagements et des choses à faire. Que font-ils là alors ? ils prennent leur temps à eux, respectent leurs rythmes personnels (intimes), dans une lenteur et une paix sorties d’un film au ralenti.

Mon homme d’affaires a attendu un peu. je me suis confondu en excuses et il m’a regardé : « ne vous excusez pas, vous aviez besoin de faire ce que vous avez fait avant de venir (il n’en avait aucune idée), je suis là et c’est le moment de nous rencontrer ». Grand sourire. Je commande un thé. Nous allons prendre le temps de discuter.

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