Do you want to work ?


Quelle soirée !

Le hasard des rencontres est merveilleux. Dernièrement, à l’abri d’une toiture en bois d’un excellent restaurant thaïlandais de la rue 51 à Phnom Penh et avec un excellent ami (et vice versa), rencontre avec deux jeunes cambodgiennes.

Bopha devait venir seule. Invitée par mon ami, elle est arrivée… avec une amie. On ne reste pas seule avec deux hommes à dîner, et c’est bien de présenter un barang à ses amis.

Aller travailler le coeur en joie…

Entre autres sujets de la soirée, nous en venons à discuter du travail.

« Tu travailles ? »

L’amie de Bopha : « Oui, enfin, non, pas en ce moment »

« Tu faisais quoi ? » (cette référence au passé est assez incongrue, avant, ça n’existe pas)

« Je travaillais »

« Que faisais-tu comme métier »

(rire) « Restaurant »

« Ah, je vois, et tu étais serveuse ? » (ce qui vu son âge assez jeune paraissait l’hypothèse la plus naturelle)

« Oui, mais pas dans un bar, bar c’est pas bon » (rire)

« Ca te plaisait comme travail ? »

« Moitié bien, moitié non » (tiens, le chemin du milieu refait son apparition)

« Qu’est ce qui te plaisait ? » (rire)

« J’aime bien le restaurant » (ok, on passe à autre chose)

« Et qu’est ce que tu n’aimes pas ? »

« … » (rires X2)

« Et maintenant, que fais-tu ? »

« Je suis à la maison, je ne travaille pas »

« Tu cherches du travail ? »

« Oui, mais pas encore » (vous notez la remarque : « je ne cherche pas encore du travail ». Je commence à être perdu)

« Le restaurant, c’est bien, à Phnom Penh où il y a beaucoup de restaurants qui ouvrent et qui cherchent des serveuses »

« Non » (rire)

(???) « Non quoi ? Si, je t’assure, d’ailleurs je connais un restaurant qui ouvre dans deux semaines, il cherche 5 serveuses, tu veux le téléphone du patron ? »

« Oui, dans un mois »

(???) « Dans un mois, ce sera ouvert et il n’y aura plus de travail là »

« Je dois trouver du travail, mais maintenant c’est pas possible » (rire)

« Comment gagnes-tu ta vie en ce moment ? » (je suis dérouté)

« Je ne gagne pas d’argent, il faut du travail pour gagner de l’argent » (rire)

(Je reviens à la charge) « Donc si tu veux, je peux te donner le numéro de téléphone, si tu vas voir le patron que je connais de ma part, tu sera bien reçue et peut être que tu auras le job. Ca t’intéresse ? »

« Oui, mais je cherche du travail »

« C’est pour ça que je t’en parle »

« Dans un mois, je cherche du travail » (rire)

Je comprends que les patrons occidentaux aient du mal… D’autant que j’ai découvert ensuite qu’aucun employé ne s’était présenté avant l’ouverture. Ensuite, ils sont arrivés, puis certains sont repartis, revenus, on ne sait plus trop… Le management et le recrutement, c’est aussi l’aventure au Cambodge.

Prolongez très vite cet article par l’article sur l’entretien de recrutement du blog « Vivre au Cambodge », ça vaut vraiment la peine !

1 commentaire (+ vous participez ?)

  1. Thierry
    Juin 28, 2012 @ 13:20:38

    Suite de l’histoire, une semaine plus tard:

    – Tu as trouvé du travail?
    – Oui
    – Dans un restaurant?
    – Non…..
    (attente sans fin…)
    – Quel travail?
    – Dans un bar (chuchoté)
    – Mais je pensais que tu ne voulais pas travailler dans un bar
    – Oui, mais j’ai besoin d’argent
    – Ah, et tu en gagnes?
    – Non, dans 3 semaines – (référence temporelle totalement vague et sans fondement)

    Encore une semaine plus tard:
    – Alors ton travail te plait?
    – Non c’est…..(longue plainte incompréhensible bardée de « Fuck », « Fucking » et « Bullshit » – Je n’ai rien compris).
    – Qu’est ce qui ne te plait pas?
    – Les f…barangs (Ici, les étrangers en général)
    – pourquoi?
    – Il y a beaucoup plus de f…lady que de f…clients
    – ….
    – En plus les clients me palpent (peloter) et me demandent de coucher avec moi
    – Et…. (là, je perds mes moyens… A quoi s’attendait-elle?)
    – Eh bien, je ne veux pas—- Ces f… clients croient que tout leur est permis car ils me payent un verre…
    – …
    – Comme je résistais, un f…. client qui me racontait plein de b…, m’a proposé cent dollar.
    – 100 $?!!!!! (une fortune ici pour le service demandé….)
    – Oui, mais je n’ai pas voulu car il ne me plaisait pas et il était très fâché… Je ne comprends pas (naïveté quand tu nous tiens).
    – Et?
    – On m’avait promis que je gagnerais entre 200 et 300 f….$ sans problème. Ce du b……
    – Et?
    -J’ai quitté mon f…. de travail…
    – Et on t’a payée?
    – Non, car j’ai fâché un client…. Fin du mois je toucherai mes commissions sur les « lady drink » (1 $ par verre payé pour elle par le client)
    – Cela représente beaucoup?
    – Plus ou moins 15$
    (Donc calcul – 15$ par semaine * 4=60$ par mois)
    – Mais c’est loin des 200 à 300 $ prévus
    – Oui, c’est du b….

    Elle a été payée (peut-être) 15 $ pour apprendre trois mots qui sont devenus ses favoris.

    – …………. long silence, que dire? J’y vais d’un « – et maintenant? »
    – Je cherche un boyfriend, tu es libre??
    – Euuuuuuh ……………non
    – Dommage, tu es handsome
    – (Je reprends mon souffle)….. Hé, tu a 23 ans et la vie devant toi. Moi, je fais mon dernier tour de piste. Tu es sérieuse ou tu te moques de moi?
    – Oh tu sais au Cambodge c’est habituel…. et je prendrais soin de toi pour tout.
    – Oublie veux-tu….
    (prononcé avec vigueur- Je n’aime pas la tournure de la discussion…)
    – Oh, je sais, je n’ai pas de chance.
    – Ok, mais tu vas trouver du travail « honnête ».
    ……………. vide sidéral……… moment de solitude mémorable.
    – (elle) Je peux te dire quelque chose?
    – Bien sûr…..(ouf….)
    – Ma tante qui vit en Australie, a montré ma photo à un homme et il veut m’épouser. Je vais devoir y aller….(c’est un résumé d’un quart d’heure de dialogue)
    – Mais pourquoi?????
    – Ma mère a décidé que je devais rapporter de l’argent. Ici, il n’y a que ça qui compte…. Je sais que les barangs ne comprennent pas cela….
    – Tu vas vraiment y aller?
    – Non, je ne veux pas. Il est vieux et gros. Et puis, je veux rester au Cambodge….
    – Que vas-tu faire?
    – Tu veux pas me faire un enfant? Comme cela je ne devrai pas partir.
    – Oups…… Non…. Tu es folle….(je ne trouve rien d’autre à dire)
    …………….
    – Il doit y avoir une autre solution.
    – Je vais chercher du travail…..retour au début du chapitre.

    A l’heure à laquelle j’écris ce récit véridique, je me demande encore si c’est de l’intox et quelle est la part de vérité. Mais croyez moi, cela m’a secoué…. Dans un pays où les parents sont capables de vendre un ou des enfants pour le circuit de la prostitution, j’ai tendance à croire
    qu’elle me dit la vérité…. Mais bon, au pays du sourire éternel et de l’arnaque perpétuelle….

    Réponse

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